mardi 9 décembre 2014

Au pays des Rajahs


Je sais, je sais.....ca fait trop longtemps que j'ai écrit un blog. Well, suck it up my friends. Depuis mon retour en terre québécoise j'ai pas chômé comme qui dirait. Alors reprenons notre histoire....

Train de nuit pour Udaipur. Rajasthan, here we come!! Une bonne ride de train, plutôt confortable je dois dire. Les couchettes sont de bonnes grandeurs, la literie propre et appropriée et les toilettes....well, j'ai réussi à éviter tout trajet dans cette direction!Après quelques trajets de train la nuit, nous en sommes venus à la conclusion que le top class des couchettes sont celles du bas. C'est toi le King quand tu as la couchette du bas et elles sont plus larges et tu peux mettre tes bagages directement en-dessous. Tu dirige le cubicule..tu gères ton ministère. Certains diront que j'ai des idées de grandeur...NO! My friend! Cré moé...tu veux le gérer ton cubicule à couchette dans un train indien!

Vue de notre chambre

Arrivés à Udaipur, un gentil chauffeur vient nous chercher à la gare (c'est que un hôtel qui offre le transport ça vaut cher en Inde! Disons que ça pèse dans la balance quand on fait notre choix) et on arrive à l'hôtel. Jeeeezzzz, quelle vue! Udaipur est une ville un peu comme Venise (Venise en Italie, pas Venise-en-Québec), la ville borde un immense lac qui suite à la saison des pluies donne l'impression que les bâtiments flottent sur l'eau. Et bien notre chambre avait un  mur complet vitré qui donnait sur le lac...avec balcon..oui, oui, rien de moins. Il y a avait un resto avec terrasse un étage plus haut et.....des crêpes nutella-bananes! La joie, l'ivresse de manger un tel bijou gastronomique...les larmes aux yeux nous avons enfourné le tout à une vitesse record (je mange déjà à une vitesse record alors c'était comme si la crêpe avait soudainement disparue de mon assiette pour réapparaître entière dans mon estomac. J'ai aucun souvenir de mastication).

Comme mentionné dans mon dernier blog, Udaipur c'est la ville de James Bond. Octopussy, filmé en 1983 avec Roger Moore dans la peau du célèbre 007, a littéralement mis Udaipur sur la carte du monde. Et ces citoyens n'en sont pas peu fiers! Loin de là. Exemple, notre hôtel diffuse le film sur grand écran tous les soirs à 19h00. Tous les soirs. Je répète, TOUS LES SOIRS­. Depuis des années. Depuis des décennies. Je vois là la défnition même de "commitment". Bon, honte à nous, on est pas allé une seule fois. Ben non, trop occupés à se bourrer la face.

C'est que nous avons découvet LE resto à Udaipur. Millets of Mewar. Un resto végétarien, dont le propriétaire et chef cuisinier prend particulièrement à coeur l'utilisation de ressources locales et saisonnières. C'était tellement bon, que nous nous sommes inscrits au cours de cuisine. Un cours un peu à l'étroit dans la cuisine même du resto, mais on connaît enfin le secret de la bouffe indienne. Le secret c'est....Hey, si vous pensez que je vais vous donner ça tout cuit dans l'bec! NON! Rendez-vous jusqu'à Udaipur pour le savoir....Ou harcelez-moi pour que je cuisine indien. (pour ceux qui ont pas catché, la seconde option est beaucoup plus simple et moins coûteuse...d'autant plus que ça vous fait un souper su'l bras). Mais je vais quand même vous montrer le fruit de nos durs labeurs.



À Udaipur, on a visiter le palais royal. Le palais de cristal (Max, c'est ta carte postale ça) et on s'est permis un petit tour de ponton sur le lac pour aller scèner l'hôtel flottant (Oui, un ponton. Non, nous ne sommes ni retraités, ni octagénaires). Et oui, l'hôtel qui flotte. En fait l'hôtel repose sur des fondations dans le fond du lac, mais l'effet est assez spectaculaire. C'est le fameux hôtel de Octopussy. Bon, je vais pas revenir là-dessus, mais...ishhh que c'est weird ce film-là. Une gang de filles à moitié nues qui se tripotent qui se réfugient dans un palais flottant en Inde avec une proxénète du nom de Octopussy....jeez, clairement c'était supposé être un film porno cette affaire-là!

Le repère d'Octopussy

Après Udaipur, en route pour Jaipur, Capitale du Rajasthan. Bon....c'était un peu décevant Jaipur. Pas grand chose à voir et pas particulièrement agréable de s'y balader. Mais, le resto de notre hôtel faisait le MEILLEUR tandoori sur cette planète....oh my god...je salive juste à y penser. On s'est fait une petite journée excursion au Amber fort, immense fort et quartiers royaux à l'époque des Rajahs. Une belle visite avec vue imprenable sur les environs. Le guide audio était ben fort sur les trames sonores dramatiques...ce qui avait tendance à irriter notre Philippe national!

MC: Qu'est-ce qui dise sur cette pièce??
Phil: Je le sais pas câlisse! Y'a juste de la musique depuis 20 min bordel! C'est un fort ici... un environnement de guerre, pas le conservatoire tab*&! de cri"*".

Ledit fort

À la fin de notre périple au pays de Rajahs, on s'est tappé une loooonnnnnggguuuueeee route de train pour aboutir à Varanasi. C'est toute une expérience cette ville. Dans la religion hindoue, il y a réincarnation et Varanasi est une ville sacrée sur la bord du Gange et un des seul endroit où les gens viennent mourir pour sortir du cycle de réincarnation. Ils brûlent des corps 24/24 hres ici. Ils viennent se laver dans le Gange, se baigner dans le Gange, laver leurs vêtements, prier, incinérer...bref, y'a rien qui se fait pas dans le Gange!

Notre capitaine de barque

On a fait une petite "croisière" au lever du soleil...wow...tous ces gens qui s'avancent vers cette rivière...ces centaines, voire milliers de fidèles qui viennent dire au revoir à un être cher où simplement se purifier dans ces eaux...c'est quelque chose à voir. C'est spécial d'être témoin du jour qui se lève dans un endroit aussi important et d'être témoin de rituels et moments si intimes....well, que nous considérons intimes...l'intimité ça n'existe pas en Inde, tout le monde est là, tout le temps.



Mêmes les vaches ont droit à la baignade dans le Gange

Des tonnes de bois servant aux crémations



Nous avons quitter Varanasi pour Allahabad....mais j'ai rien à dire sur cette ville. On y a passé 3 jours principalement pour que Philippe termine sa thèse. Et oui, le jour terrible de l'envoi de sa thèse approchait à grand pas....et c'est ainsi que je fût l'élue, l'élue qui appuya sur "send"....


Sa thèse étant maintenant hors de sa portée, Philippe a donc commencé à planifier notre prochaine et dernière destination...le Népal...

À suivre...

dimanche 9 novembre 2014

‘La religion, c’est comme ton pénis, c’est correct, tu peux en être fier, mais gardes-le dans tes pantalons’ (Partie 2 de 2)



Cela fait des mois que je ne vous ai rien écrits. Mon courrier du lecteur a commencé par des compliments pour graduellement exprimer des signes d’impatience. Un certain lecteur me révèle en avoir eu marre de mes fausses promesses. Son divertissement étant trop peu souvent assouvi par le blog, il a décidé de l’oublier et d’arrêter d’aller voir si un nouveau message allait s’ajouter. Je l’avoue, je l’ai oublié, moi aussi, ce blog. La fièvre de compléter ma thèse à temps s’est mise à prendre toute la place. Une file d’attente pour un billet de musée se transformait en 10 minutes d’écriture ; un moment de relaxation avant le dodo se transformait en 1 heure d’écriture de plus et une journée de transport en bus, en train ou en avion, se transformait en 8 heures de travail. Ma thèse s’est mise à coloniser ma vie, comme elle s’est mise à coloniser le voyage. Visiter des attractions touristiques devenait une opportunité pour ressasser les paragraphes passées et à venir. J’ai tout oublié, incluant mon couple… par moment… bien que lui, heureusement, ne m’a pas oublié.

Comment écrire une thèse sur la route (train indien)


Une autre lectrice m’a révélée être excédée par ce qu’elle juge être un blog d’intellos. Je vous aie gardé un extrait: ‘Pas une 2e partie sur la religion !!! Tu vas encore nous manifester le malaise pendant 3 pages ? Maudit platonicien du calice ! Vous l’aurez deviné, le matricule 728 figure parmi mes lectrices. Mais non, cher matricule, je ne pourrais pas continuer à réciter mes malaises. Plus le temps avançait dans ce voyage, et moins nous réagissions avec malaise devant les manifestations du religieux. 


Vous faisiez quoi, par exemple, quand des israéliens ont transformé votre hôtel en synagogue pour le sabbat à 4000 mètres d’altitude au Népal. Vous faisiez quoi quand vous avez partagé une pizza avec des américains convertis en moines indous près du Ganges? Vous faisiez quoi quand Marie-Ève est devenue une pro du Karma ? On réagissait, parfois, comme on réagit devant la manifestation d’une chose devenue trop familière comme on réagit devant une énième gaffe de Justin Trudeau, par exemple.   

 Le Sabbath, ça se fait également à 4-5000m d'altitude

Mais revenons à nos moutons. Revenons au mot ‘pénis’ qui, je l’espère, a fait cliquer plus d’un sur ce blog et sur sa seconde partie. Cette fois-ci, j’espère assouvir votre curiosité sur ce membre fascinant… et sa relation, autant fascinante, avec la religion. À la sortie du palais Niavaran à Téhéran, ancien palais du Shah d’Iran, un doctorant me prend à part du groupe, et spécialement de ma femme (MC est ma femme en Iran). Il doit me dire, à l’abri des oreilles environnantes, ce qu’il pense de la religion. Derrière une colonne du palais, ma femme ne serait pas outrée par ce qu’il a à me dire : ‘La religion, c’est comme ton pénis, c’est correct, tu peux en être fier, mais gardes-le dans tes pantalons’.

 Ma 'femme' aux oreilles sensibles

Pour lui, la République Islamique a exactement fait le contraire. Elle a décidé d’être la plus ostentatoire possible avec sa religion. Elle l’a exprimée sur des centaines de fresque à Téhéran, sur le code vestimentaire et jusqu’à l’orientation des complexes hôteliers, vers la Mecque bien-sûr. Pour ce doctorant, la République Islamique s’est rendue coupable d’exhibitionnisme religieux. Quand on lui parlait de la Révolution Tranquille au Québec, ses yeux s’émerveillaient: ‘C’est exactement ça… On nous a tellement écoeuré avec ça, moi et mon père, qu’on ne veut plus rien savoir.’ Sans succès, j’ai tenté de nuancer cette expérience révolutionnaire, dites, tranquille. 

Fresque de 'you know who'

On ne peut pas sortir de la religion comme on sort une vieille sécheuse de chez soi. Elle laisse ses marques sur la culture, le corps et l’esprit. On reproduit, de manière consciente ou inconsciente, son mode de fonctionnement, de manière souvent dogmatique. ‘Alors chez vous, vous n’êtes plus pratiquants?’ Bien, je dirais que nous sommes passés d’un extrême à un autre mon cher. Nous avons fait de l’athéisme et du sécularisme une religion… et on a bien du mal avec les hérétiques, plus souvent qu’autrement, bien tranquille.
 Ah, pas lui!

Circuit des Annapurna, Népal. Nous rencontrons Embi, un chinois de la région de Shanghai. Il nous adopte instantanément. Il ne sait pas lire les caractères latins, ne sait pas lire une carte et encore moins une boussole. On doit lui donner qu’il parle littéralement trois mots d’anglais et qu’il aime le riz et le rhum népalais comme il aime bien en témoigner en haussant la voix. (C’est vraiment cliché, mais merde, les clichés ne viennent pas toujours de nul part!). Bref, je pense que c’était pratique pour lui de suivre notre groupe de randonneurs bien préparé. Puisqu’il arrivait tout juste du Tibet, j’arrive à lui demander ce qu’il pense du bouddhisme. ‘I like budhism, you buddhism ? If you muslim, I KILL YOU’. À ce moment là, j’aurais bien aimé être musulman, juste pour voir sa réaction, mais malheureusement je ne le suis pas… et puisque je viens de dire qu’on ne peut pas se débarrasser d’une religion comme on se débarrasse d’une vieille sécheuse, il faut bien que je puisse répondre quelque chose. Pour ça, je dois faire un détour par la plongée.

No!!!! nous n'avons pas de photo de Embi... mais vous pouvez voir son effet sur notre visage

Padang Bay, Bali: Je n’avais pas plongée depuis 10 ans… mes seules plongées s’étant déroulées dans un lac québécois à la fin du mois d’octobre, brrrrr. Lors de notre deuxième plongée, j’ai pris conscience de ma vulnérabilité. Le courant s’est mis à m’emporter, comme une crevette. Je perdais petit à petit, tous mes points de repères. Je me suis mis à tourner la tête, au ralenti, à la recherche de mon guide. À ce moment, je suis rentré presque en collision avec Ganesh. C’est un Dieu indou qui a l’apparence d’un éléphant à quatre bras (et qui utilise deux rats comme moyen de transport). Ce n’était pas une révélation, mais bien une statue à 10 mètres de profondeur. Enfin, un point de référence, avant de laisser mon corps poursuivre sa gymnastique de crevette, poussé par le courant. Je me suis dit alors que ça doit être ça que l’on recherche dans la religion. Dans les eaux incertaines de la vie, on se rassure, collectivement, sur notre monde en s’orientant ou en se cramponnant sur des éléphants à quatre bras.

 Crevette survivante grâce à Ganesh

Ce que l’histoire ne dit pas, c’est que Vincent, le propriétaire du centre de plongée, est le véritable architecte de ce qu’il entrevoit comme un futur temple sous-marin. ‘Avez-vous vu Ganesh!?! Était-il encore debout?’ Il nous raconte qu’il a bien du mal à faire tenir les statues devant la force des éléments. En réalité, Ganesh a besoin d’une touche beaucoup plus humaine que transcendantale pour tenir sous l’eau. Vincent raconte que pour les prochaines statues à l’effigie de Dieux indous et bouddhistes, il les coulera dans le béton d’abord, pour mieux les faire tenir. Ainsi, les statues pourront plus facilement être un point de repère pour des plongeurs à la dérive dans un monde qui leur est étranger. Alors, si nous sommes conscients de cette main invisible, souvent humaine, qui soutient les religions, pourquoi cette insatiable besoin de donner un sens à notre vie ne semble pas s’évanouir? Pourquoi avons-nous rencontré tant de convertis, américains, européens, asiatiques, sur notre chemin? 

 Ganesh

Divers are setting up the artificial reef with lift bags in Padang Bai, Bali
Les plongeurs de Geko Dive déposent les socles à statues divines

Encore plus paradoxale en cette soi-disante ère de sécularisme, nous nous sommes vite rendu compte que les principales attractions touristiques dans le monde semblent être des attractions religieuses. Si vous aviez vu la horde de touristes (occidentaux et autres) à tous les monuments religieux sur notre passage, c’est assez énigmatique.  Combien de temples avons-nous vu? Je ne les compte même plus. Le plus facile serait de dire que c’est parce que c’est historique… et qu’on aime bien ça l’histoire pour l’histoire. Voir des vestiges, de la poussière, c’est pour ça qu’on parcoure des milliers de kilomètres en avion. Hum, c’est peut-être plutôt parce que visiter ces lieux religieux nous offre des points de référence dans le temps, comme le plongeur et sa statue de Ganesh. Ces lieux religieux nous permettent, peut-être, de se mettre à califourchon sur la flèche du temps et de se donner l’impression qu’on avance, vers on ne sait trop où, mais qu’on avance. ‘Nous en étions là, comme eux, ils en sont encore là, bref, nous sommes en avance’. Mais je dois encore me tromper, en tant que platonicien du calice. Peut-être visitons-nous ces lieux en réponse à une certaine forme d’autorité. ‘Le Saint-Lonely Planet dit d’aller voir ca, on est ici pour pas longtemps, on ne ratera pas une telle opportunité.’ Sinon, on risque un immense sentiment de culpabilité. Hum, en somme, c’est peut-être un petit mélange de tout ça, bien que ma naïveté espère encore quelque chose de plus noble. 

 Saucette sur le bord du Ganges, Varanasi

À ce titre, peut-être visitons-nous autant de temple parce que nous sommes simplement émerveillés par leur beauté. Fascinés, curieux. En rétrospective, j’éprouve une certaine tristesse à visiter ces lieux. Pas que je suis réactionnaire, mais j’ai du mal à accepter notre ligne du temps avec ces lieux comme lointain passé. Ça me fait penser au bon vieux Benia qui m’avait invité à écouter un concert de Beethoven à la Cathédrale Notre-Dame des Sept douleurs à Verdun. Je n’en revenais tout simplement pas de la beauté des lieux. Je n’en revenais pas que nos ancêtres (probablement d’origine irlandaise) ont bâti une telle merveille pour accueillir le bon vieux Beeth. Aujourd’hui, qu’est-ce qui pourrait créer autant d’inspiration, de dévotion? Peut-être l’amour, la seule passion encore légitime (mais pas trop) dans nos sociétés. Peut-être l’argent... Alors nous bâtirons des temples de la consommation. Oups, nous le faisons déjà. 
Ion Orchard Mall, Singapore

En lointain écho aux multiples temples visités, visiter les grandes villes d’Asie du Sud-Est passe par leurs mails ultra-modernes. Je vous le dis, ces mails ont de quoi rendre jaloux tous nos centres d’achats qui semblent dater de la préhistoire. Le mail, ultra-moderne, est devenu le centre de la vie social. À Kuala Lumpur et à Singapour, il est impossible de passer une journée sans en croiser 3 ou 4. Mon ami F-X me faisait remarquer que les grands commerces ont peu à peu remplacés les Églises comme le cœur des centres urbains. Ces mails sont devenus le cœur qui tient toute la toile de la société ensemble. Il n’a donc rien d’étonnant de constater que, selon un certain sondage Crop effectué cette année, les jeunes de 18-24 ans (l’avenir by the way), ont sélectionné le chèque de paye comme la quête ultime de la vie. À travers l’assouvissement d’objets de consommation, un point de référence, éphémère, est créé… et quand il finit par disparaitre, il suffit de recommencer. Un ami iranien nous apprend qu’une longue file d’attente de bénévoles existe pour recouvrir les mosquées chiites de milliers de miroirs. Au magasin Apple du Dix-30, je lui apprends que les gens font la file pour le prochain IPhone. Nous ne vivons pas dans deux mondes différents, mais exactement le même.

Pour révéler la religion d’une communauté, j’ai compris qu’il suffit d’observer leur champ lexical le plus régulièrement employé. Par exemple : la secte des plongeurs de Lembeh. À tous les jours, Fernando, l’Espagnol, conjuguait le seul verbe qu’il connaissait parfaitement en anglais. ‘Dive? You dive today? She dove yesterday? You don’t dive? How come? Me dive? Saw Trumpetfishes? Sharks? Sea Turtles? » Sortir, trop longtemps, du champ lexical de la plongée te fait sortir de la communauté. Pour d’autres, comme l’a si bien dit notre Joe Oliver adoré, c’est le soccer. ‘It is the only thing that can give meaning to their existence’. ‘Football is a religion’. Et pour vous? Well, je dois dire que j’ai un peu trop mobilisé le champ lexical du voyage ces derniers temps… je vais devoir me trouver une autre religion en attendant de repartir… et j’espère de tout mon cœur que ce ne sera pas : ‘thesis thesis, paper, paper, paper, Foucault, journal, Wittgenstein, write, write, workshop, conference, tenure-track, grant, grant, lecture, viva viva, viva la vita’.


L'excellent John Oliver exprimant comment le soccer est une religion

 La vita est Bouddha
À bientôt,

El Philos

lundi 22 septembre 2014

Crazy Crazy India

Welcome to India!

Je l'avoue, nous étions terrorisés par l'Inde. Terrifiés à l'idée d'être ensevelis sous une montagne de corps humains dès notre sortie de l'aéroport. Nous avions donc décidé d'investir dans un transport pré-organisé avec l'hôtel, le Bloomrooms (hôtel plus que recommandé!), un peu à l'extérieur du centre, mais à 2 pas du métro.

Après une heure de route dans le trafic, nous arrivons donc à ce merveilleux hôtel. Il y a tout ce qu'on recherche... Propreté, staff agréable et fiable, air clim (il fait 35°C avec 90% d'humidité à Delhi), une pomme de douche qui n'est ni bouchée ni brisée et qui ne semble pas arrosée seulement les murs environnants, un Wifi de la muerte, un déjeuner à volonté super diversifié et petit resto ouvert 24 heures....le paradis sur terre. Y'avait même une TV avec HDMI, on a regardé Back to the future (on ne se lasse pas des vieux classiques) avec l'ordi de Phil..la grosse vie! Et c'est ainsi que l'aventure commence....

HOLY SHIT!!!!! Aaaaaaahhhhhhhhh!

Du monde à perte de vue, des klaxons en continus, des chiens, des chats, des vaches, des cochons, des piles de déchets, des vélos, des rickshaws, des tuk-tuk, des piétons, des motos, des autos, des bus....Oh my God, ça y est, c'est ici que je vais mourir. Je vais finir écrasée comme une crêpe sur le pavé...ma carcasse piétinée par un chameau et léchée par une vache itinérante. Pas très glorieux comme mort...

C'est toujours un peu difficile de s'avoir où et comment traverser la rue....comme le vit l'homme en blanc, pétrifié, au milieu de la rue!

Soyons honnêtes, ça fait mal au début. C'est physiquement douloureux. Les klaxons....gosh...mais pourquoi?? Pourquoi klaxonner sans arrêt, tous ensemble?? Je suis dépaysée, je n'y comprends rien! Voici ma version des cours de conduite indienne:

Prof: Là ti-gars, tu klaxonnes pour avertir les autres que t'arrives.

Ti-gars: Lesquels autres?

Prof: Tout le monde. Si ya qqun en avant, tu klaxonnes. Si ya qqun sul côté, tu klaxonnes. Si ya qqun en arrière tu klaxonnes.

Ti-gars: Mais si ya personne autour de moi??

Prof: Ça c'est pas normal. Faque tu klaxonnes. OK?

(Veuillez remarquer que mon image représente des Indiens qui parlent comme du monde de la Beauce. Je sais pas pourquoi, mais c'est comme ça que je l'imagine)

Transport pour écoliers

Le miracle dans tout ça, c'est que nous n'avons été témoins d'aucun accrochage depuis notre arrivée...même pas une tite scratch! Et que voulez-vous, prendre un tuk-tuk...j'adore! C'est comme être dans un film de James Bond en permanence! On dirait toujours que tu fuis des méchants (généralement soviets) à toute allure en doublant à une vitesse folle des véhicules et des animaux, le tout...en sens inverse bien sûr! D'ailleurs parlant de James Bond, le film Octopussy a été filmé dans le Rajasthan, à Udaipur plus précisément. Grande fierté municipale. Je pense qu'on peut tous s'entendre sur le fait que c'est douteux comme titre de film....Octopussy...en plus c'est le surnom de la Bond girl du film. Surnom que son père lui a donné...WRONG. Just wrong. This is.....no.

Bref, voici un bel exemple de ballade en tuk-tuk à Udaipur....et c'est pas si loin de la réalité!



En plus du bruit, s'ajoute les odeurs. Mais sincèrement, c'est assez rare que ça me marque. Y'a rien que je peux sentir en Inde que j'ai pas à sentir à l'urgence. La seule différence c'est qu'ici je fais juste passer mon chemin et qu'à l'urgence faut que je fasse qqchose pour régler ledit problème d'odeur...qui généralement implique une manipulation quelconque. Bref, c'est ben moins pire en tant que touriste!

Avec une grande population, majoritairement pauvre ou très pauvre, c'est certain qu'on s'en sort pas, le scam fait parti du quotidien. Le scam et la persévérance sans fin. C'est que voyez-vous, quand t'a rien à faire, ça te dérange pas vraiment de le suivre pendant 20 min le touriste pour qu'il monte sur ton bicycle...

-Yes, yes. Sir, rickshaw sir? Very cheap sir!
-No thanks.
-Only 30 rupees for one hour sir. Yes? Rickshaw yes?
-No thanks, I'm walking.
-Where are you going sir? The temple? The fort? I can take you, only 20 rupees sir. Or later? I can go to your hotel this afternoon.
-No thanks
-Do you need a guide sir? Very cheap guide sir!

Ahhhh J'en veux pas de guide, de rickshaw, de tuk-tuk, de sari, de resto, d'hôtel, de cireur de chaussures, de vendeurs de cossins ou de fabriquants de poterie..ou de bijou....ou de sac...ou de chaussure....J'EN VEUX PAS! Ouf, ça prend de la patience parfois. Il faut trouver son "happy place", le chérir et s'y réfugier quand on marche. Faut dire que certaines villes sont pires que d'autres. Agra, la ville du Taj Mahal, est la pire que nous ayons faîte, mais en général c'est gérable. Suffi d'avoir l'air complètement désintéressé et de répondre poliment non, une seule fois. Je dois aussi ajouter que notre look de petits crotillons en cavale nous aide. On a toujours l'air un peu sale avec de vieux vêtements usés, clairement y'a des touristes qui ont l'air plus en moyen que nous!

Le point positif de cela par contre, c'est que peu importe ce que tu veux, y'a toujours qqun qui en a ou qui sait où en trouver. On s'est même fait proposer un hélicoptère par un jeune de 16 ans dans la rue. Ils peuvent être si créatifs parfois. Ahaha, si ça c'est pas de la diversification d'offre! J'aurais peur de faire ça chez nous buddy, penses-tu vraiment que je vais faire de "l'hélicoptère" offert par un ado en gougounes se tapotant le péteux sur le bord du Ganges???? Non merci! Mais bel essai! .

The World Peace Gong, le gong de Gandhi à sa residence de Delhi, convertie en musée.

À Delhi, le système de métro est super bien. Très efficace, safe et...toujours plein! Il y a un métro à chaque minute sur les lignes importantes et c'est toujours plein! TOUT LE TEMPS! À 7h00 am, 10am ou 23 pm, ça change rien, c'est toujours ben plein! On se surprend à dire "Penses-tu qu'il va y avoir moins de monde aujourd'hui?" Mais non, on le sait bien qu'il n'y a jamais moins de monde, c'est le p'tit Québécois en nous, celui habitué aux grands espaces et aux lacs semi-déserts qui arrive pas à coper. La chance qu'on peut avoir de vivre dans un tel environnement. Petit extrait d'un journaliste du New York Times et de son opinion sur les trains de Mumbai.....une lointaine ressemblance...

"You do not board such a train. You allow yourself to be ingested and drawn in throught slow molestation by surrounding bodies, and thankfully excreted."

Aahahaah, quelle belle image!!!

Il y a aussi des wagons juste pour femmes que j'ai aussi essayés lors de mon périple d'achat de sari. J'avais fait mes recherches, je savais où je voulais l'acheter, quelle couleur....et là je suis entrée dans la boutique.....wowwwwww! Des étagères à perte de vue... du rose, du jaune, du bleu, du vert, les perles, les broderies au fil d'or, la soie indienne.....j'étais sous le charme instantanément. J'aurais pu passer toute ma journée là-dedans. Finalement, j'ai pas du tout acheté ce que je voulais au départ.... ah, soie indienne quand tu nous tiens....Si ce n'était pas le fait que je ne suis pas Indienne et que je ne porte pas de sari au quotidien, j'en aurais pris de toutes les couleurs!

Sari en soie avec petit top fait sur mesure. La majorité des vêtements sont faits sur mesure ici.

Pour ma fête, j'avais ni plus ni moins demandé à Philippe d'aller voir un spectacle de Bollywood! Ohhhhhh que je n'ai pas été déçue! C'était une place un peu spéciale, un genre de mini Vegas avec des salles de spectacle. Ça s'appelait "Zangoora, the gypsy prince". Bon, le titre est assez évocateur, c'est un gypsy qui apprend qu'il est en fait prince et qui combat le méchant qui a fait assassiner ses vrais parents tout en tombant follement amoureux de la demoiselle promise au méchant. C'était vraiment bon! J'ai pas trop compris les subtilités parce que j'ai refusé de prendre l'audio guide qui traduisait l'hindi en anglais! Je voulais m'immerser voyez-vous... bon sang que je peux être niaiseuse des fois! Comment dire...je comprends rien au hindi!!! Mais bon, j'ai compris les grandes lignes. Et j'ai ADORÉ les chorégraphies de Bollywood! J'avais juste envie de me faire aller le popotin sur mon siège de velours rouge. Je vous ai même trouvé un vidéo sur YouTube bande de chanceux!



Nous avons donc décidé de se déplacer en train en Inde. Pourquoi? Parce que c'est pas cher et ils ont un super système. Le seul problème c'est de s'enregistrer sur le site gouvernemental....ça prend 2 jours. Mais une fois que c'est fait...le Cannnda peut aller se rhabillé! Un site informatisé NATIONAL, qui comprend tous les trains du pays avec le nombre de places disponibles en temps réel, selon la classe demandée. Ton train est déjà plein? Et bien mets toi en liste d'attente où on te donne automatiquement une place lorsqu'il y en a une qui se libère. Les places sont attitrées, donc fini les trains surpeuplés. Et les trains sont bien confortables, les couchettes aussi...bref, on aime le système de train indien!

Philippe qui tente tant bien que mal de tenir en équilibre son cabaret de purées dans un train en mouvement...tâche qui demande dexterité et patience.

L'Inde et ses couleurs. Festival de Ganesh

Après Delhi, on se dirige vers Agra, berceau du Taj Mahal. Nous avons un hôtel avec piscine sur le toit et avec vue sur le Taj Mahal. Bon ça a l'air ben haute gamme dit comme ça, mais fallait en fait presque sauter du toit pour voir ledit Taj et notre chambre était dans le sous-sol de l'hôtel....c'était un peu spécial, mais y'avait bel et bien une petite piscine sur le toit! Ça valait le coup. Arrivés à Agra c'était le festival de Ganesh, la divinité hindoue qui porte chance. Ce festival se caractérise par une trollée de gens qui danse dans la rue avec musique tout en se lançant de la poudre de craie colorée, de toutes les couleurs. Ça avait l'air ben ben l'fun! Ils l'ont l'affaire pour les fêtes de rue les Indiens.
Le Taj (pour les intimes) c'est assez spectaculaire! Toute qu'une pièce d'architecture. Construit par un sultan en l'honneur de sa 3 ième femme décédée en donnant naissance à leur 14 ième enfant, c'était le gage d'amour ultime. Malheureusement, son fils l'a enfermé dans une prison de marbre dès la construction terminée pour lui voler le pouvoir. Le pauvre sultan a passé le restant de sa vie à regarder le Taj Mahal au loin, de sa prison de marbre. Une belle visite le Taj.

Ce que les Indiens appellent la 8 ième merveille du monde

Nous devions nous rendre à Lucknow par la suite....mais nous avons du rebrousser chemin et revenir à Delhi après Agra parce que....j'avais oublié mes bijoux à Delhi. Et oui, j'ai passé trop de temps à penser que je pourrais me faire voler mes bijoux (2 paires de boucles d'oreille et une chaîne avec pendentif, la totalité de mes avoirs!) que je les avait oublié dans le coffre-fort de la chambre.... la porte ouverte! Ça me servira de leçon! Mais parce que cet hôtel et son personnel est exceptionnel, ils n'ont pas seulement récupéré mes bijoux après que je les ai appelé au bord des larmes, mais ils les ont gardé pendant 3 jours, le temps que je revienne d'Agra! Bloomrooms, you rock.

On a donc remanié notre horaire et décidé d'aller explorer le Rajasthan. Une bonne ride de nuit nous amènera à Udaipur, la ville indienne de James Bond.
À suivre!
MC

jeudi 11 septembre 2014

Just like Jon Snow...You know nothing Malaisia

Bon, bon, on se calme le pompon. Le titre est harsh, mais vous comprendrez en lisant! (Ça vient de Game of Thrones pour les non-initiés)

Georgetown au coucher du soleil

Arrivions donc à Penang, une île à l'ouest de la côte malaisienne tout juste après la frontière avec la Thaïlande. Penang, c'est le nom de l'île, mais la majorité des gens s'y réfère en tant que Georgetown, la ville principale et plus connue. Ma première impression malaisienne me laisse perplexe...on y mange indien, chinois, thaï, indonésien...mais c'est quoi de la bouffe malaisienne??? Un quartier indien, chinois...mais c'est quoi un quartier malaisien?? Bref, je n'arrive pas à saisir ce qu'est le peuple malaisien. Ça semble être un melting pot de toutes les autres cultures autour. Et ils sont discrets en général, plutôt low profile...difficiles à saisir.

Children on a bike, le plus connu. Oui, c'est une peinture d'enfants avec un vrai vélo.

Georgetown c'est une ville artistique. Avec BEAUCOUP de street art..ce qui met du bonheur dans mon coeur de photographe! C'est comme une chasse au trésor à travers la ville pour trouver ces petits chefs d'œuvre. Du plaisir et de l'agrément.

Je participe activement (avec le chandail préféré d'Emilie)

Notre coup de cœur de Georgetown, grâce à la recommandation de Marie-Ève, fut le jardin d 'épices. Wow, j'étions ben impressionnée! Un immense jardin, mi-jungle, mi-forêt, avec un guide audio plus que détaillé sur toutes les différentes plantes et épices, leurs utilisations, leur histoire...ça sentait si bon! J'ai malheureusement dû me restreindre de ne pas acheter 22 kilos d'épices bio de qualité à la sortie malgré une tentation difficile à surmonter. Soyons lucides un instant, c'est un peu lourd, ça n'a aucune utilité à court terme et c'est une sale cochonnerie quand ça se vide accidentellement dans ton sac...sans parler du fait que tu te transforme en bombe puante et ressemble à un magasin d'encens ambulant. C'est comme vivre avec la section des parfums de Sears sur le dos. Donc NON aux kilos d'épices de Malaisie.

Jusque là, tout va bien. Vous vous dîtes sûrement: Mais pourquoi ce titre? Pourquoi la Malaisie ne connaît-elle rien?.... J'y arrive, ne craignez point.

On se dirige vers Penang Hill. Et oui, perspicaces que vous êtes, c'est une petite colline à monter. Il y a un funiculaire, mais Phil et moi on se dit qu'on va monter à pieds et descendre en funiculaire. On demande comment monter à pieds....on nous dit que ce n'est pas possible. Ensuite, que c'est possible, mais pas ici, faut aller de l'autre bord?!?! Où ça? L'autre bord. Ah....ça prend 3 autobus différents pour se rendre (OK, c'est gros comme le Mont-Royal cette affaire-là, c'est pas l'Everest!). Well...on va monter en funiculaire et descendre à pieds dans ce cas.

Moi, trempée, qui attend sagement la fin du déluge.

J'aime la pluie. J'ai toujours aimé ça. Depuis que je suis toute petite je me mets en maillot de bain et sors dehors sous la pluie. J'adore le son, l'odeur.....mais y'a des limites à mon amour de la pluie! À mi-chemin de la descente, ça commence....intense! C'était le déluge! Aucun abri potentiel. En moins de 20 min on était complètement trempés, bord en bord! Je ne pouvais même pas marcher, je ne voyais rien à cause de l'eau dans mes yeux. Une camionnette nous a gentiment amenés en bas...après avoir passés 1 heure sur le bord de la route! Au pied de la montagne on s'est abrité et on a attendu..... et attendu.....et attendu. Deux heures plus tard, il pleuvait toujours autant! C'est bien beau tout ça, mais fallait bien qu'on parte un jour... Un jeune homme était "gardien" de cette entrée de la montagne, il va pouvoir nous aider. Et ben non, il ne savait pas comment retourner en ville ni où on était présentement (?!?!?WTF, tu travailles ici!!).....y'a un bus qui vient de passer! C'est quel bus? Il va où? Quand est-ce qu'il revient? "I don't know, I don't know...I don't know...." bref, il ne sait rien. C'est à se demander comment il vient travailler ici chaque jour. Il apparaît peut-être comme par magie....
By the way,Y'EN A JUSTE UN BUS QUI PASSE ICI, UN SEUL, C'EST LE #10....LE #10 OK? Et on est au jardin botanique cibole, ça aurait été pertinent que tu saches que tu travailles à côté du jardin botanique de Georgetown!!!! Comment peux-tu travailler sans savoir où tu es??? Ça me dépasse complétement...

On quitte ensuite Penang en direction de Ipoh. Deux heures de bus. Pas compliqué, achète les billets, on part, bing, bang, boum....et c'est ainsi, qu'après 4 heures de bus, je me demande sérieusement où on est. Une heure de retard, c'est fréquent, mais le double du temps...c'est louche. Je me rassure en me disant que le personnel du bus a regardé nos billets durant le trajet...ils savent où on s'en va. FAUX! Ils ne savent rien! On avait déjà arrêté à Ipoh où PERSONNE ne nous a dit de débarquer, pas même la fille qui a vérifié nos billets au terminal d'Ipoh même! Non, mais c'est une blague?? Et non, 5 heures plus tard, on se faisait débarquer sur le bord d'un boulevard à Kuala Lumpur.

Bon, on se relève les manches (surtout Philippe!) et on s'achète de nouveaux billets vers Ipoh d'un bus qui part maintenant. Ouais, ouais, maintenant mon œil! On a passé une heure debout sur un quai de bus désafecté...personne ne savait où on devait prendre le bus, à quelle heure il partirait vraiment, pourquoi on attend... Bref, personne sait rien, encore.

On arrive à Ipoh à 23h00...dois-je rappeler qu'on est parti à 13h00 de Penang avec 2 heures de bus à faire seulement... J'étais à boutte! On avait réservé un hôtel à 4 km du centre avec l'intention de se louer un scooter ou une auto pour se promener dans les environs. Hahahahahah, quelle douce naïveté!
Voici la suite des évènements:

1- L'hôtel ne peut pas nous aider à louer quoi que ce soit; ils ne savent pas où on peut louer dans la ville (surprise...)

2- On demande alors un taxi pour se rendre à l'information touristique (tsé la place ou TOUS les touristes finissent pas se ramasser)...oh non, ils peuvent pas nous avoir un taxi parce que EUX ne savent pas où c'est l'info touristique !?!?! (et ce malgré une carte avec noms de rues et un GROS point d'encerclé)

3- On marche jusqu'au prochain hôtel avec espoir de parler à qqun qui connaît qqchose. Erreur. Non, elle ne sait pas où on peut louer une voiture. Non plus s'il y a des bus qui se rendent au centre-ville. L'info quoi?? Non, elle ne connaît pas. Elle accepte cependant de nous appeler un taxi...qui ne sait pas c'est quoi un info touristique. AIDEZ-NOUS QQUN! "Train station then?" Ouf, il connaît!

4- Arrivés à pieds au fameux info touristique.. c'est fermé pour "l'heure" du lunch...qui dure 2h30 ici! Wow, belle pause! On attend...pour finalement se faire dire qu'elle ne sait pas si quelqu'un loue des scooter à Ipoh. Non, elle ne sait pas comment se rendre en transport en commun dans les Cameron Highlands (c'est l'attraction #1 bâtard!). Tour organisé, ah oui, voici la liste des prix. C'est pour 1 ou 2 personnes? Ça part quand? C'est une journée ou une demi-journée?? Bien sûr, elle ne sait pas..."I don't know..I don't know..." Comment ça tu sais pas? C'est ton travail la grande, tu travailles dans un INFORMATION TOURISTIQUE! C'est plutôt clair comme job, tu dois informer les touristes! Pas mal certaine que c'est le point #1 dans ta description de tâches. Tu ne peux pas vendre des tours organisés sans savoir où ils vont! Ou combien ça coûte! Ça ne fait aucun sens!

On arrive par miracle à tout de même obtenir un numéro de location de voiture….pas de nom, juste des chiffres gribouillés sur un bout de papier. Euh..c'est quoi ça???C'est où? C'est qui? "I don't know the name, I don't know where it is".......AH COME ON!  TU viens de me donner le numéro, il sort d'où?? T'as choisi des numéros au hasard?? Tu l'as vu dans un rêve?? Un petit lutin irlandais te l'a donné au pied d'un arc-en-ciel?? Ma patience a des limites jeune fille et là tu viens de passer dessus avec un bulldozer!!
Son collègue a pris la relève en nous remettant le téléphone dans les mains après avoir signalé pour nous....Thank god!

Ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autre...peut-être est-ce une coïncidence, mais la majorité de nos questions en Malaisie ont obtenues la même réponse... I don't know.
Au moins ça a le mérite d'être clair. Completely useless, but clear.

La fin de l'histoire c'est qu'il n'y a que 2 services de location de voitures à Ipoh et qu'ils ont 7-10 véhicules chacun. Oui, votre calcul est bon, c'est insuffisant! Surtout dans une ville où l'attraction principale est à 2 heures de route en montagne. Bref, on a fini avec une Proton. Telle son nom, elle était minuscule et devenait instable lorsque surmenée! Mais ça faisait la job comme on dit. On a eu ben du plaisir avec notre tite Proton!

Hahahaha, non mais c'est ti pas du p'tit bonbon ça!!! Je vous l'offre, gratuitement, su'l bras de Philippe!!

Les Cameron Highlands c'est très beau. De belles montagnes avec plantations de thé et de ...fraises! C'est le gros hit ici les fraises. Mais bien que j'aime beaucoup les fraises....on connaît. On en cueille à chaque année, j'étais pas surexcitée de voir des fraises disons. Mais le thé...wow! C'est assez impressionnant! Les feuilles de thé sont les jeunes pousses au bout des arbustes. Ils les coupent avec une immense chainsaw que deux personnes tiennent à chaque extrémité. Bien efficace tout ça. Faut juste pas trop faire chier ceux qui la manient. Moi ça me rendrait ben inconfortable d'avoir deux collègues qui se baladent avec une chainsaw d'un mètre et demi de long près de moi. Première chose que tu sais, c'est qu'il ton choppé un membre par "accident". Je me suis tenue loin!

Plantation de thé

C'est la grande ville qui nous attendait après. Kuala Lumpur, appelée KL par les gens cool (pour ceux qui se posent la question, OUI je suis cool. Très cool même je dirais.) Une grande métropole bien desservie par un réseau quelque peu complexe de métro, trains, tram, express, trains de banlieue, bus et j'en passe. Je me suis donc limitée à 3 moyens de transport, mon cerveau ne pouvant faire mieux. Qu'est-ce que je retiens de KL? La bouffe!!!! Aaaahhhhhhhh, j'en bave juste à en parler. C'était TELLEMENT bon! N'importe qui qui va à KL doit aller chez Opium, qui porte bien son nom pour la dépendance qu'il crée. Bien sûr, on est allé aux tours Petronas. Pas mal comme construction. Oui, c'est effectivement celles du film avec Catherine Zeta-Jones et Sean Connery. Mais tout le monde ne se souvient que du popotin de Miss Zeta-Jones lors de sa chorégraphie d'évitement de laser détecteurs. Tsé là, Sean Connery avait placé des cordes rouges, fallait qu'elle s'entraîne à les éviter les yeux bandés, en legging ben ben tight...bon clairement là je m'écarte.

Les tours Petronas

Batu Caves, près de KL. Beaucoup plus impressionnant à l'extérieur qu'à l'intérieur.

On est ensuite parti pour Melaka, site de l'UNESCO depuis peu. Apparemment, c'était dégueu avant Melaka (paroles du serveur au Hard Rock Café), mais beaucoup d'effort de revitalisation ont été fait depuis 3 ans. Je dois dire qu'ils ont fait un beau travail. Une petite ville coquette. Un site de l'UNESCO qui se respecte, soit une église et un fort en ruine. C'est tout de même intéressant comme ville portuaire avec une histoire chinoise, portugaise, anglaise et malaisienne.

Je m'explique. C'est M. Univers-M.Asia-M.Melaka-M.Malaisie (bref, un monsieur partout) qui a mis Melaka sur la map. Sa statue laisse peu de doute quant à son orientation professionnelle. C'est la star de Melaka. (La petite fille est trop mignonne! J'ai pas pu résister)

Trishaws diaboliques de Melaka. Tendance prononcée pour les coeurs et Hello Kitty. Tous ont un système de son de mauvaise qualité qui joue n'importe quoi, de Ricky Martin à Eminem en passant par Led Zepplin. C'est assez divertissant!

J'ai trouvé les plus beaux souliers que j'ai jamais vu de toute ma vie. Ce sont des Nyonya, des souliers fait entièrement à la main avec des perles de verres. Ça prend 5 jours faire une paire. Je n'ai pas pu résister! Quelle idée...Bravo Marie....maintenant tu peux officiellement te faire ch*** à trimballer une paire de chaussures chic en Inde et au Népal. Damn it.

Pit stop obligatoire à Singapour (faux, ce n'était pas obligatoire...mais de Malaisie, il n'y a que Malaisia Airlines qui se rend à New Delhi. Comment dire....NO WAY! Malaisia Airlines, après leur deux catastrophes cette année, a été rachetée de justesse par le gouvernement  malaisien pour éviter la faillite. Je sais pas vous, mais moi une cie aérienne qui fait faillite....ishhh.....pas sûre!! Ça sent les coupures. C'est comme le système de la santé, là où ils ne font que des coupures qui n'affectent pas le public...ouais....BULLSHIT!! Je suis téméraire, pas suicidaire) C'est en compagnie de Jet Airways que nous nous envolâmes vers Delhi.

Image traduisant ma crainte pour Malaysia Airlines. Street art, Ipoh.

L'Inde. Ça fait peur l'Inde. Vite vite comme ça, ça me semble être beaucoup de monde. 17 millions d'Indiens habite à Delhi. C'est la moitié de la population CANADIENNE qui habite dans UNE ville. C'est pas que j'aime pas le monde.....c'est juste que j'ai peut-être pas assez d'amour et de patience pour 17 millions de personnes!!

A +
MC

mardi 2 septembre 2014

Le Pad Thaï, c'est la vie (source: Marie-Ève Laramée, 2014)

On arrive à Bangkok et suivant le conseil de Marie et Jéjé on attaque les rues thaïes à la recherche d'un taxi avec "meter" qui accepte d'utiliser le dit "meter"...well, après 4 taxis ayant refusés de nous amener à notre hôtel, on tombe sur un gentil monsieur qui clairement n'avait pas bien compris où on voulait s'en aller, mais a tout de même eu la gentillesse de nous amener à bon port (plus de chance que ME et Jéjé là-dessus!). Je me suis rendue compte que le montant à la distance est trop petit par rapport au prix de base dans un taxi. Ils sont donc mieux de rester dans un périmètre beaucoup plus petit et éviter les longues distances (quel esprit analytique exceptionnel). Notre plan d'attaque étant de rencontrer le couple Groulamée le lendemain matin dans le lobby et aller visiter le palais royal. Le couple Groulamée étant de Vrais Voyageurs avec un grand V, prenait un bus de nuit et arriverait au petit matin à Bangkok.

Après 3 heures d'attente (Phil travaillait et je faisais de courtes siestes en boucle..oui,oui, des siestes en avant-midi, on peu tout se permettre ici!) on réalise qu'ils ont probablement eu un pépin de bus...on quitte donc pour le palais. On s'était fait avertir par l'hôtel: "Go straight to the palace, do not believe anyone about anything while on your way"...Euh..OK! C'est qu'ils sont futés les p'tits thaïs, ils s'improvisent guides touristiques en t'envoyant PARTOUT sauf là où tu veux aller!

- Sir, stop telling me that the palace is the other way, I CAN SEE IT ON THE OTHER SIDE OF THE STREET!!!! I'm a tourist, not an idiot!

 El palacio


Schtroumpfs thaïs 

Soie fait à la main, maison Jim Thompson

Ben beau palais. Belle visite, mais qu'on se le dise, le Bouddha de Jade, c'est overraté (ishhh ma belle-mère doit pas être fière de mon franglais...Sorry mam Beaulieu!) C'est ainsi qu'après de multiples essais infructueux à rejoindre le couple Groulamée, on retourne vite à l'hôtel, tout d'un coup qu'ils y sont.... Et oui, après la mort subite de leur transmission d'autobus, 6 heures d'attente sur le bord de la route à attendre un autre bus, les voilà, sains et saufs...observant le chat de l'hôtel qu'on avait, pour une raison obscure, accoutré d'un costume à froufrou satiné de style mexicain?!?!? Un symbole ostentatoire diront certains.....

Philippe a pris qqs photos de la réunion des deux vieilles charognes (pour les néophytes, Marie-Ève, Caroline, Krystel et moi-même avons baptisé notre clan "Les vieilles charognes" il y a cela plus de 15 ans (aouch...) en hommage au film "Les filles font la loi"). Bon... On voit rien sur les photos, deux corps flous. Philippe dit que nous étions trop surexcitée pour capter quoi que ce soit. Quel bonheur de se retrouver avec ME. Quelqu'un qui rit TOUJOURS de mes blagues plates, pire encore, qui fait les mêmes avant que j'aie le temps de m'exprimer...je pense aussi honnêtement que ça a donné un break à Philippe! Pauvre philou, il doit être tanné de m'entendre des fois!

Et voilà ce que ça donne. Tentions de nous accroupir sans lever les talons. (Tu peux ben nous trouver stupides Philippe, c'est pas mal plus difficile que s'en a l'air OK!)

On est tous partis vers Nang Rong le lendemain. Après une ride de boîte de pickup pour nous aider à trouver l'hôtel, on y arrive, le California hostel. On s'est loué deux scooters et on est parti à l'aventure. Je réitère : J'AIME TELLEMENT ÇA FAIRE DU SCOOTER!!! On a visité plusieurs sites historiques/bouddhistes incluant un immense bouddha couché! C'est une genre de petite route, ressemblant drôlement à une piste cyclable qui s'y rend; un temple bouddhiste perdu dans la forêt. 

Philippe, posant pour le magazine Vogue

Ville suivante : Khon Kaen. Qu'on se le tienne pour dit, c'est plate à Khon Kaen!! Supposé être la ville hip pré-trentaine (Jérémie accepté même si la pré-trentaine est derrière lui...) qui bouge, avec un nightlife... Je crie à l'injustice! Fausse représentation! Notre soirée la plus IN, c'est lors d'une partie épique de bowling... dans un centre d'achats... Oui, vous avez bien lu... de bowling.

Sex, drugs and bowling

Nous avons enfilé nos chaussures de cuir à talonette, relevé nos manches, choisi notre grosseur de boule et pratiqué ce sport réservé à la haute société, j'ai nommé, le bowling. Pas n'importe quel type de bowling, nop, celui des gens tendances, nouvelle génération, avec éclairage discothèque et blacklights! Bien du plaisir, surtout qu'on nous a servi une "tour" de bière, celle avec le truc pour se servir soi-même, supposé être "self-service" ...mais malheureusement, une serveuse habillée en stripteaseuse vient remplir votre verre entre chaque gorgée, ce qui me rend tout autant irritée qu'inconfortable. Qu'on se le dise, le look pitoune Redbull de courses de chars, c'est déjà discutable, mais quand en plus s'est porté par une minuscule thaïe de 16 ans qui a l'air mal dans sa peau, c'est juste déplacé. Faut dire qu'il faut prendre son mal en patience en Thaïlande, les vieux bonshommes, tous Européens et Nord-Américains bien sûr, sortant avec une jeunette thaïe en talons de 10 pouces et mini-jupe "ras le plaisir" comme dirait Jean-Luc Mongrain , y'en a partout. Ça fait ressortir la fasciste en moi. C'EST PAS PARCE QUE C'EST LÉGAL QUE C'EST MORAL VIEUX CON. D'autant plus qu'ils en sont conscients et deviennent inconfortables quand d'autres occidentaux les regardent avec jugement, comme si ça venait déranger leur petit monde, celui où c'est "normal" d'adopter un tel comportement.

Sur une note beaucoup plus légère, Jérémie nous a battu à plat de couture au bowling. On s'est fait torché comme qu'on dirait! Les quilles n'ont plus de secret pour cet homme. La grâce et la finesse de ses mouvements, l'agilité de son bassin, la précision de son coup de poignet et l'intensité de son regard en font un ennemi redoutable. Sa dulcinée découvrant une nouvelle facette, un homme dominant et confiant, un dieu du bowling. Je m'incline devant la force brute bretonne. Viva Jeremiah!!  Ah oui, et on a traîné les gars au cinéma pour aller voir un film à la sauce de comédie romantique, hihi! (Veuillez noter que je suis aussi allée voir Guardians of the galaxy avec Philippe par la suite, film de son choix)

Preuve tangible de la dominance jérémienne

ME et moi-même avons aussi dangereusement bravé le lac de Khon Kaen. Et ce, malgré les recommandations de Master Beaulieu-Brossard qui invoquait le bruit de tonnerre au loin pour nous dissuader de s'y aventurer. Hey! Ça nous en prend pas mal plus jeune homme pour nous dissuader d'aller faire du pédalo dans une embarcation en forme de cygnes!! En forme de CYGNES Philippe!! On peut pas passer à côté d'une telle opportunité!

La lac des cygnes

Nous nous sommes par la suite dirigés vers la réserve naturelle de Nam Nao. Avec beaucoup d'attentes...un peu trop peut-être! Malheureusement, la piste de rando la plus longue fait une boucle de 5,7 km seulement...c'est pas ben ben long à faire. Belle surprise sur la piste d'ailleurs...Dîtes bonjour aux sangsues! Those tiny little bloodsuckers....que d'amour à les décoller de sur nos jambes et chaussures! Mais c'est rien à comparer à la petite surprise que Nam Nao nous a fait avant de partir... Le cauchemar de tout backpacker...des bed bugs! Aaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. Envahit par les punaises de lit. Un épisode moins grandiose disons! Ça a prit 2-3 jours avant de comprendre ce qui c'était passé. À ce moment-là, nous étions déjà rendus à Sukhothai.

Séance de dépeçage de sangsues

Photo de groupe

Un charmant petit hôtel avec une piscine à Sukhothai!! Le gros luxe! C'est tellement le fun une piscine après une journée au soleil à découvrir les temples/ruines de Sukhothai. On avait loué un audioguide, ME et Phil jouant les guides sur les différents sites. Oh et il n'y a qu'un seul bar à Sukhothai, qui s'est avéré être le repère d'un regroupement de motards dont le nom m'échappe..,bref, ils ne doivent pas avoir la même vocation que les motards de par chez nous parce que

1- ils sont pas mal moins intimidants les motards thaïs
2- ils nous ont payé une assiette de fruits frais pour nous souhaiter la bienvenue! On ne se contera pas d'histoires, un motard au Québec t'aurait payé une grosse bière....et tenter de te vendre de la coke, jamais t'aurais eu une assiette de fruits frais su'l bras d'un Hell's!


Super Guideman, superhéros des temps modernes

On quittait pour Chiang Mai avec un plan bien clair... l'éradication de la vermine. On était prêt! Premier stop à Chiang Mai, BIG CCC. Achat massif de lingettes désinfectantes, de savon à linge, de sacs à poubelle, d'alcool à friction, etc. Deuxième arrêt, le SEUL laundromat étant muni de laveuses à l'eau chaude et de sécheuse à l'air chaud. Et voilà, à l'attaque sales bestioles!!! 3 heures de lavage plus tard (incluant ce que nous avions sur le dos) nous étions près à aller se coucher. Tout ce qui n'a pas passé par la laveuse-sécheuse a passé 3 jours dans des sacs de poubelle bien fermés au soleil, désinfection à l'alcool à friction, lavage à l'eau bouillante, congelé pendant une semaine...bref, y'a pas une seule de ces saloperies qui a survécue!

BONNE FÊTE PHILIPPE

Faut d'ailleurs spécifier que Chiang Mai était une destination spéciale. Philippe et moi, on avait rencontré un couple d'Américains en Turquie qui ont une maison à Chiang Mai et un condo en Floride. Ils nous ont tout bonnement offert de prendre leur maison à Chiang Mai pendant qu'ils étaient en Floride! Gratuitement! Quelle confiance et générosité! Nous avons passé un total de 2 semaines dans la maison (super confo) avec ME et Jéjé. On y a fêté l'anniversaire de Philippe, préparé nos propres repas (Alléluia!!!), joué à la dame de pique...bref, que de plaisir dans cette maison!

Chiang Mai veut aussi dire ÉLÉPHANTS!!!! On est allé dans un centre de "réhabilitation" pour éléphants. Un centre où ils sont soignés et libres de circuler comme ils veulent. La proprio achète les éléphants maltraités. Ceux qui sont forcés à travailler pour la déforestation, ceux qui sont battus pour accueillir les touristes... Important de s'informer avant d'aller dans n'importe quel centre pour touristes, beaucoup d'abus et de maltraitance. Nous avons nourri, lavé et tapoté des éléphants. Bon, ça l'air de rien sur les photos, mais le fait est qu'un éléphant c'est gros en svp. En moyenne un éléphant d'Asie adulte pèse 3 tonnes. Et mine de rien ça peut courir jusqu'à 40 km/hre les p'tits maudits. Donc, quand toi, petit être humain frêle et maladroit tu t'approches d'un mastodonte pareil... Ça fait peur! Mais quand ce même éléphant là est aussi aveugle...c'est encore moins rassurant!


Exemple d'éléphant aveugle

 Philippe exprime le malaise



L'anecdote clé de Chiang Mai fut cependant lors d'une soirée qui avait commencée bien arrosée.... Après deux "tours" de bière, on décide que la soirée est encore jeune, on va sortir dans un club.. Où? Lequel? On ne sait pas, mais on va trouver. On embarque dans le premier taxi qu'on voit et comme par magie, deux Anglais sont déjà à bord et s'enlignent pour le Infinity, c'est LA place pour clubber à Chiang Mai. OK, on y va aussi! Premier arrêt... Euhhhh...on est pas au Infinity là.... ça c'est un bar miteux! Probablement que le taximan a une cote s'il y amène des clients, pratique courante. Bien sûr, on nous dit que le Infinity est fermé...bla bla bla. Bref, on repart en spécifiant qu'on veut le Infinity et rien d'autre.. OK, ok, nous répond le chauffeur. Deuxième arrêt...ah ben criss, un bar, clairement de prostituées...s'en est trop pour les deux Anglais, ils sortent et partent sans payer. Le chauffeur en beau maudit les rejoint un peu plus loin et promet de finalement nous amener au Infinity.. Ben ciboire, il nous a amené dans un bar boboche de karaoké!!! Nous sommes tous débarqués et nous sommes partis sans payer. Le chauffeur s'est mis à nous suivre, en hurlant, menaçant pour qu'il soit payé....HEILLE, non seulement j'ai perdu 1 heure de mon temps, mais en plus je me suis jamais rendue au fameux Infinity!! Je refuse de payer pour ça, c'est de l'abus. Bref, il pousse Jérémie un peu, crie et fait son méchant en spécifiant à de multiples occasions que lui, il est thaï et pas nous...comme si le fait d'être thaï en Thaïlande te donne le droit automatique de fourrer les touristes... On a pas trop compris.
Je demande à ME si elle a peur la voyant fixer au loin, sans expression faciale... Ahahahaha, elle me répond et je cite : "Quoi!?!! Si j'ai peur?? Pas pantoute! Je feel pour me pogner à soir. S'il pousse encore Jérémie, je pense que je vais me battre." Oh shit!! J'avais jamais ME dans un tel état! Je pense pas qu'il était au courant le chauffeur, mais sa plus grande menace ce soir là, c'était ME! Elle était en furie!! Elle aurait pu tuer avec son regard seulement. Tout ça pour dire qu'après avoir fait à semblant d'appeler la police, il est parti avec un autre chauffeur et nous on est rentré à la maison...sans aller au Infinity. Croyez le, croyez le pas, le Infinity il était à 15 min de marche de la maison, littéralement à 2 pas d'où on avait embarqué dans le taxi maudit!! Faut croire qu'on était pas dû...Farewell Infinity, see you in another life.


Philippe devait travailler plus intensément pour qqs jours, alors ME, jéjé et moi-même sommes partis à l'aventure en direction de Chiang Rai. Rendus sur place on a loué des scooters (c'est plus fort que moi, j'entends Jerry McGuire chanter dans ma tête quand je conduis un scooter... Cause I'm freeeeeee, free fallinnnn....) et on est allé visité le Golden Triangle et le palais blanc. Le Golden Triangle, c'est la région à la rencontre de 3 frontières, la Birmanie (Myanmar), la Thaïlande et le Laos. Cette région ayant été fournisseur mondial d'Opium, et donc d'héroïne durant des siècles. Le musée de l'opium est super bien fait, j'ai été vraiment impressionnée!
Qqs faits intéressants sur l'opium,

1- C'est la résine, le latex, de la fleur de pavot qui devient héroïne après de multiples transformations.

2- Au 18 ieme siècle, la Chine comptait un "addict" à l'opium pour 23 personnes, c'est énorme! L'empereur a interdit les salons d'opium, sans grand succès.

3- Qui a gagné pas une, mais bien deux guerres d'opium contre la Chine pour forcer le commerce de l'opium en Chine (pratique quand la population est accroc, de l'argent facile) malgré les lois mises en place....and we have a winner! Congratulations to the British Empire! Ils ont fait de Hong Kong leur port personnel, fournissant les toxicomanes chinois, accumulant l'argent et humiliant le peuple chinois. La Chine appelle ça le siècle de la honte. Après ça on se demande pourquoi ils sont méfiants envers les dites "grandes puissances"......

4- Les salons d'opium étaient inconfortables (oreiller triangulaire en céramique) pour inciter les clients à ne pas glander durant des heures, question de roulement. En plus, des petits génies avaient pensés vendre des sucreries à l'extérieur pour ceux qui avaient les "munchies". Je me demande à quoi ça ressemble un trip de bouffe sur l'opium...

Le palais blanc...ça c'est un peu bizarre..c'est très récent premièrement et ils ont peint l'intérieur avec des personnages modernes, comme Néo de la matrice, Hello Kitty, Batman...c'est bizarre. C'est comme un faux temple...le site et l'extérieur du palais sont magnifiques, mais ça s'arrête là.

Retour à Bangkok en train de nuit. Assez confo je dois dire! On s'est fait donner un couvre-feu par contre. Comme des enfants, on nous a dit d'arrêter de jouer aux cartes et d'aller se coucher à 21h00! Tels les apôtres de Jésus, nous avons partagés un dernier repas. Une poutine au resto de Bruno Blanchet et Boris, son fils. Bon...c'est pas la poutine du siècle, mais c'est quand même drôle comme repère québécois à Bangkok. Le drapeau du Québec, 2-3 flags des Canadiens...

ME et Jéjé nous quitte vers la Mongolie. ME part à la recherche de ses racines mongoles. Va jeune fille, laisse libre cours à la Mongole en toi...

Nous on prend un autre train, de 24 heures celui-là, et on traverse la frontière thaïe pour rejoindre la Malaisie...

Darth Solaar, jeune padawan (on a regardé les 6 Star Wars, j'ai décidé de n'être ni Jedi ni Sith. Je suis à l'extrême centre, Darth et padawan à la fois....oh my god, c'est tellement geek ce que je viens d'écrire...j'ai un peu honte. Yoda ne me pardonnera jamais une telle chose...)